Bon à Savoir de juin 2025
UNE HEURE D’AUTONOMIE POUR LES TÉLÉPHONES
Une telle situation peut également se produire en Suisse. C’est, par exemple, ce qui s’est passé le 17 avril en Valais et dans l’Oberland bernois. A Zermatt, le courant a été coupé – à 2 heures du matin –pendant 24 heures. Les communications mobiles et les communications d’urgence ne fonctionnaient plus. Après une panne de courant généralisée, le réseau mobile de Swisscom, Sunrise et Salt peut fonctionner encore durant environ une heure. Cela correspond au laps de temps assuré par l’alimentation de secours des antennes. Passé ce délai, plus personne n’est joignable par téléphone, pas même les services d’urgence. Les défaillances du réseau mobile constatées ce mois d’avril en Valais inquiètent les autorités. Un porte-parole de Swisscom a indiqué que la société cherche un moyen d’augmenter la durée de fonctionnement des antennes en cas de coupure d’électricité, pour passer de 1 heure à 4 heures d’autonomie. «Nous sommes conscients du défi et nous sommes toujours en pourparlers avec le gouvernement fédéral à ce sujet», a déclaré le porte-parole de Swisscom. A noter que ces intempéries ont même interrompu le réseau fixe, car il fonctionne via internet et nécessite un apport électrique depuis que le réseau analogique a été désactivé, en 2018. En cas de panne d’internet et de la téléphonie mobile, les principaux canaux de communication des autorités sont mis hors service, y compris l’application Alertswiss. prévue pour envoyer des messages sur tous les téléphones mobiles, même si l’application n’est pas installée. Dans un tel scénario, la population ne peut s’informer que via des appareils radio indépendants du réseau électrique: autoradios ou modèles à piles ou à manivelle.
DES MILLIONS DE VOITURES NON ÉQUIPÉES
Lors de catastrophe, les stations de radio diffusent des «messages à diffusion obligatoire». Ces émissions d’urgence sont émises sur la première chaîne régionale de la SSR (RTS1 en Suisse romande) et les radios locales, tant que celles-ci sont alimentées en électricité. La SSR dispose d’un studio de diffusion avec une alimentation électrique de secours qui peut être alimentée pendant au moins 10 jours. Une condition toutefois: être équipé du DAB+. Car la SSR a cessé, cette année, de diffuser ses programmes en FM. Les dernières radios locales suivront cette même voie d’ici à la fin 2026. Selon la SSR, environ 2 millions de voitures ne disposaient pas d’un tel récepteur à la fin de l’année dernière. Il n’existe pas de chiffres sur le nombre de foyers sans réception DAB+. L’Office fédéral de la protection de la population recommande donc d’acheter un appareil compatible, fonctionnant avec des piles ou un système de dynamo. «La population doit pouvoir être informée par les autorités en toute situation», déclare l’Office fédéral de la protection de la population. A ce titre, un réseau appelé «RadioIPCC» peut être activé en cas de crise et émettre un signal via la FM. Il n’est prévu que pour les situations dans lesquelles la population est appelée à se réfugier dans des abris. Un scénario jugé «improbable» par le Conseil fédéral, qui souhaite mettre ce système hors service après 2027 car jugé trop coûteux.
TROP PEU DE POINTS D’URGENCE
L’histoire récente a démontré que la Suisse est mal préparée. Et les conséquences d’une panne généralisée pourraient être aggravées par l’abandon progressif des émetteurs FM. «En cas d’urgence, les stations de radio qui devraient informer la population ne seront plus accessibles par un grand nombre de personnes», critique le conseiller national Beat Flach (Vert’libéral). Si une situation de crise, avec une coupure de courant prolongée, se présente, l’Office fédéral de la protection de la population recommande de se rendre dans un «point de rassemblement d’urgence » (PRU). Ces lieux, mis en place par les autorités cantonales, permettent aux habitants de recevoir les informations urgentes, de faire le lien avec leurs proches et de répondre aux urgences médicales. Seul hic: la localisation des points d’urgence n’est consultable... que sur internet! Et n’est plus disponible en cas de panne généralisée. Un rapide coup d’oeil à cette carte permet de mesurer l’ampleur du défi. La ville de Genève, avec sa population de 200 000 personnes, compte une quinzaine de points de rassemblement d’urgence (Lausanne, 10 pour 140 000 personnes; Fribourg, 6 pour 37 000 personnes). Pour se préparer, la Confédération renvoie à un plan d’urgence disponible en ligne (Alert.swiss ➛ Prévention ➛ Plan d’urgence). Ce document propose des conseils généraux:
➛ conserver les numéros d’urgence — caducs en cas de panne généralisée
➛ consommer les aliments du réfrigérateur dans les trois jours
➛ stocker des réserves d’eau (9 l par personne)
➛ avoir une réserve des médicaments indispensables
Encore faut-il que chacun ait accès à ces recommandations avant que tout s’éteigne.